[Semaine de relâche : 2/3] Continuons le voyage vers Sapa

Publié le par Clément et Guillaume

C'est avec l'insouciance de la jeunesse, qui commence à faire défaut à Samuel et Bruno, que nous (Guillaume et Clément), une douche et un "com rang bo" après être revenus de Ninh Binh, sautons dans le premier train vers Sapa. Neuf heures de bercement sur les rails nous attendent, la fatigue commence à se faire sentir, nous tombons dans un sommeil profond mais néanmoins mérité. 5h du matin, nous sommes réveillés par une voix : "Lao Cai ! Lao Cai !", nous arrivons au terminus. Lao Cai, située au pied des montagnes, est la dernière ville pourvue d'une gare dans le nord Vietnam. A peine descendus du train, nous somme invités à monter dans un minibus pour rejoindre Sapa. Plus qu'une 1h30 de voyage sur les routes sinueuses montagnardes et nous arrivons à destination.


Nous déposons nos sacs à l'hôtel et nous procurons des motorbikes. 9h, nous partons en quête de paysages et de tranquilité.

Anecdote : Habitués à Hanoi et à son climat chaud, nous n'avions pas imaginé qu'il pouvait faire froid au Vietnam. Pas de bol, nous visitons Sapa dans la période la plus fraiche de l'année. Accompagnés de la gérante de l'hôtel, nous sommes allés acheter des écharpes au célèbre marché de Sapa. Il est toujours bon de se faire accompagner par quelqu'un du pays lorsque l'on va dans ce genre d'endroits. Pour les occidentaux, les prix sont souvent doublés voir triplés.

Première matinée, nous en prenons encore une fois plein les yeux ! Nous arpentons des sentiers balisés qui nous emmènent sur des points de vue magnifiques. Il ne nous a cependant pas fallu longtemps pour faire un peu de hors piste sur les rochers des cascades, histoire de ne pas rouiller en escalade et accessoirement de prendre quelques photos souvenirs.





Anecdote : A l'entrée d'un parc naturel, un agent (policier, guide ou garde forestier, on ne sait pas très bien) nous propose deux tarifs : 10 000 Dong (0.34 €) et 15 000 Dong (0.50 €), ce qui fait une différence notable au Vietnam...  Le premier tarif va directement dans sa poche (une sorte de laissez-passer nourrit par la corruption), l'autre est destiné à l'association officielle et se concrétise par l'obtention d'un billet. Que choisir ? Quand on pense que même le plus bas des tarifs est trois fois supérieur au prix d'une bière...

Affamés, nous rentrons à Sapa. Nous n'avons pas eu l'occasion de goûter la spécialité locale : le chamois. Nous préférons rester sur des valeurs sûres en sachant pertinemment que ce n'est que partie remise.

Nous apprenons que le village Ta Phin, au large de Sapa, abrite une grotte. Nous décidons de consacrer notre après-midi à la visite de ce village habité par l'éthnie des Dao Rouges (se prononce Zao). Sans guide et sans plus d'informations que ça, nous fonçons en direction du village.

Arrivés sur place, nous sommes accueillis par six femmes Red Dao. Tout se passe très vite, on se fait tout d'abord isoler et escorter individuellement par plusieurs personnes. L'ambiance commence à devenir vaseuse. Nous avons le droit à toute une série de questions, récitées comme une poésie, dans un anglais approximatif et sur un ton presque inquiétant. Dans l'ordre :
- D'où tu viens ? (Whe' com from?)
- Comment tu t'appelles ? (What you name?)
- Quel âge tu as ? (How old you?)
- As-tu une copine ? (Hav' gilfrien?)
- Vas-tu nous acheter un souvenir ? (Buy som'thin for meeeee?)
Les quatre premières questions n'ont que très peu d'importance pour nous. La dernière beaucoup plus. Sans réfléchir et saisis par ce comportement inhabituel, nous répondons "Maybe". Nous regretterons amèrement cette réponse les deux heures suivantes...

Nous marchons sur au moins 1 Km, encerclés, sans rencontrer un seul touriste. Petite monté d'adrénaline, l'inquiétude commence a pointer le bout de son nez lorsque nous perdons le village des yeux. Allons-nous vraiment vers la grotte ? Que veulent ces gens ? D'interminables minutes s'écoulent sans un mot... Puis, à moitié rassurés, nous arrivons enfin à l'entrée de la grotte. Un enfant d'une dizaine d'années nous propose des lampes torches pour pénétrer dans l'antre de la bête. Un peu flippés mais toujours dignes, nous les négicions à moitié prix. Let's go ! Notre escorte reste à l'entrée. Trop heureux d'être enfin libres de nos mouvements, nous nous enfoncons à grands pas dans le gouffre suivant le petit bonhomme aux lampes. La peur commence à revenir lorsque nous réalisons dans quelle situation nous sommes : deux français dans une grotte complètement noire, guidés par un enfant de moins de 10 ans en tongs lui même sans lampe. Nous nous faufilons dans des trous de souris de plus en plus étroits (rares sont les moments où nous avons pu rester debout, claustrophobes s'abstenir), notre seule motiivation étant d'échapper à notre escorte qui nous attend patiemment à l'entrée. Malheureusment, plus nous nous enfonçons dans la grotte plus nous réalisons qu'il n'y aura pas d'autre possibilité que de faire demi-tour. Alors que le gamin nous explique qu'il faut encore une heure pour atteindre la sortie, et que nous progressons maintenant depuis un bon moment, nous décidons de faire demi-tour. C'est parti pour le trajet en sens inverse avec pour seul éclairage un petite lampe de poche à LED. Imaginez l'ambiance !
De retour à l'air libre, comme on s'y attendait, nous nous faisons re-escorter vers le village. Puis le moment fatidique arrive. Les femmes posent les paniers qu'elles portaient sur leurs dos et nous suggèrent d'acheter leurs objets tous plus inutiles les uns que les autres. Nous sommes génés... Nous ne pouvons pas ne rien acheter mais si on achète à l'une, il faut acheter aux autres. La galère commence. Le ton monte, la communication se détériore, plus personne ne se comprend. A l'usure nous finissons par acheter deux babioles pour pouvoir partir. Elles en veulent toujours plus... Hors de nous, nous filons vers les motos et quittons ce village avec un arrière goût d'aigreur. Trop c'est trop.

Photo dans la grotte avec le flash.
Voici notre guide.

Photo dans la grotte sans le flash,
nous ne ne voyions pas beaucoup mieux...

De retour à Sapa, nous mangeons au milieu de gens courtois (ce qui fait grandement plaisir). Nous faisons une halte au bar du coin et filons à l'hôtel pour, enfin, passer une bonne nuit sous nos moustiquaires.

Le lendemain, nous décidons de faire une randonnée dans la montagne, cette fois accompagnés d'un guide. Pas de commentaire, les photos parlent d'elles mêmes ! C'est tout simplement magnifique.


Durant notre marche commando, nous traversons un village dans lequel nous nous arrêtons manger. L'ambiance est très particulière, l'organisation du village et l'architecture des maisons ne ressemblent à rien de ce que nous avons pu voir jusqu'à maintenant.
Quelques touches de modernité nous frappent : les télés et les échoppes à touristes en particulier.



Anecdote : Deux possibilités pour traverser la rivière : le nouveau pont en acier, ou le vieux pont en bois grinçant qui tangue avec le vent... Pas de question à se poser, le vieux pont en bois c'est bien plus fun ! Guillaume demande au guide si c'est "safe", il passe devant et saute à pieds joints sur le pont en guide de réponse. Pas d'hésitation, let's go ! Clément, sur l'autre pont (oui le porteur de l'appareil photo se doit d'assurer ses arrières), demande en parallèle à l'autre guide si c'est bien sérieux de monter sur le pont en bois. La réponse est : "Non, pas du tout, c'est pour ça que l'autre pont a été construit".

Le séjour touche à sa fin, il est 17h nous redescendons la montagne en bus vers la gare de Lao Cai. Après avoir passé une nouvelle nuit dans le train nous arrivons à Hanoi à 4H30 du matin. Dodo !

Anecdote : La nuit dans le train ne fut pas très reposante... Notre compartiment se trouvait juste au dessus des roues et nous ressentions la moindre imperfection de la voie. L'impression de dérailler revenant à chaque virage, nous avons bien du mal à trouver le sommeil.

En tout cas, si Hanoi est dépaysant, il n'y a pas de mots pour dire ce que l'on ressent en arrivant à Sapa. Une ville et des villages montagnards abritants un grand nombre d'ethnies minoritaires différentes vivant selon leurs coutumes et au rythme de l'incessant va-et-vient des touristes. Ressourçant !


Publié dans Voyages

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
N
<br /> Nice place, nice picture. Show me how to post them on facebook. How to create these.<br /> <br /> <br />
Répondre
G
<br /> Même pour nous qui sommes sur place, c'est parfois difficile de retranscrire vraiment qu'on vit. Avant de venir au Vietnam, je m'étais fait une image du pays selon ce qu'on m'avait raconté. Mais<br /> ayant pour seul modèle l'occident, autant dire que ma vision des choses était quelque peu erronée. J'espère qu'avec nos photos et nos commentaires, vous y voyez plus claire.<br /> <br /> <br />
Répondre
E
<br /> Il n'y a pas de commentaires pour définir vos photos..pfiouuu !! en tout cas ça donne vraiment envie et c'est si bien raconté !<br /> <br /> <br />
Répondre